Pourquoi avez-choisi de faire de la natation synchronisée ?
C'est le fait que ça mélange la danse, la natation, la souplesse, la grâce. Je me suis dit, bon, c'est ce qu'il me faut.
Et en tant qu'athlète, à quel niveau avez-vous évolué ?
Alors, j'ai évolué à Saint-Laurent, en tant que nageuse nationale. Je me suis arrêtée aux Championnats de France.
Vous êtes directrice technique et entraîneur, vous assurez donc un rôle éducateur. Selon vous, quel est le rôle d'un éducateur ?
On est là pour leur faire aimer le sport. On leur apprend à être concentré, à écouter et à être à l'écoute. On leur apprend également à être patientes parce qu'on n'arrive pas à ce qu'on veut tout de suite. C'est beaucoup de “rabâchage”. Il arrive que des fois pendant une heure et demie, on fasse le même exercice. On est là pour leur apprendre la grâce, pour leur apprendre la souplesse, pour leur apprendre à se regarder. Parce que c'est un sport où on est obligé de se regarder dans l'eau pour être parfaitement aligné, parfaitement coordonné. On leur apprend la coordination aussi. C'est ça, on est là pour leur apprendre toutes les composantes de cette discipline.
Et au niveau humain, qu'est-ce que vous souhaitez leur transmettre ?
Au niveau humain, c'est l'esprit d'équipe ! C'est très important dans ce sport. Elles sont en ballet d'équipe. Elles sont à 8, parfois 10, quand il y a des remplaçantes.
Et on a besoin d'avoir une très bonne cohésion dans le groupe, sinon ça se voit dans l'eau. C'est un sport qui nous demande d'être très concentrés et concernés.
Et qu'est-ce que ça vous apporte d'être entraîneur ?
Çela m'apporte beaucoup de plaisir ! Je prends plaisir à leur apprendre ce que moi, je sais et ce qu'on m'a appris au sein du club. Comme je vous l'ai dit, je suis une ancienne nageuse de Saint-Laurent. Cela m'apporte également de la satisfaction quand je vois ce qu'on a réussi à montrer ensemble, ce qu'on a réussi à monter à la fin de l'année pour les compétitions, pour les galas… Et avec les autres entraineurs, on fait de belles choses maintenant.
Qu'est-ce qui vous a motivé à être entraîneur ? À entraîner en plus dans le club, entre guillemets, dans lequel vous avez été licencié et athlète ?
Alors l'histoire ne fait pas rêver. J'ai arrêté de nager quand j'ai commencé à travailler à 18 ans. Et il y a 14 ans, il y a un entraîneur du club qui m'a appelé en me disant “voilà, on recherche un entraîneur pour le groupe loisir, est-ce que ça te dit de revenir pour ce groupe-là ?”
J'ai dit oui ! Je suis arrivée, puis au fur et à mesure des années, je me suis mise sur les groupes compétitions. J'ai évolué moi aussi en tant qu'entraîneur à l'aide du club.
Et le fait d'être dans le club de votre jeunesse ?
Je ne me verrai pas ailleurs ! Pour moi, c'est logique d'aller entraîner là où on m'a tout appris.
D'un point de vue plus personnel, que représente pour vous la natation synchronisée ?
Pour moi, c'est une grosse partie de ma vie ! Ça me prend beaucoup de temps. Et j'ai de la chance d'avoir une de mes filles qui nage et une autre qui est compréhensif. J'ai la chance aussi d'avoir un mari compréhensif. Parce que ça me prend énormément de temps en plus de mon travail puisqu'on est bénévole au sein du club.
C'est donc, je vais dire, 80% de mon temps ! Même quand je suis à la maison, je réfléchis à ce que je vais faire, je monte mes entraînements, je monte tout ce qu'il y a à faire. C'est un travail énorme. Mais c'est une passion, c'est ma passion !
Quelles sont les qualités que doit avoir une bonne nageuse de natation synchronisée ?
Alors, elle doit bien nager. Quand elles arrivent, nous leur demandons de déjà savoir nager. Après pour rentrer dans les équipes nationales, il faut être grande, il faut être très élancées, il faut être très souple.
Tout cela, nous l'apprenons aux filles quand elles arrivent. On peut apprendre à n'importe quelle nageuse, même s'il y en a qui ont plus de facilité que d'autres, à acquérir les techniques et les compétences dont elles ont besoin.
Toutefois, la souplesse, le cardio et la grâce sont vraiment importants. Il faut être jolie, il faut savoir sourire, il ne faut pas avoir peur. Il ne faut surtout pas être timide. Mais tout ça, ça se travaille.
Indiquez-moi pourquoi il est intéressant de suivre la natation synchronisée, un sport qui est très peu médiatisé ?
Parce que c'est magnifique ! J'encourage tout le monde à aller regarder des vidéos. Ça demande beaucoup de travail personnel pour les nageuses et quand on voit ce qu'elles arrivent à faire ! Il y a la grâce, la souplesse, la coordination. Les filles ont besoin de beaucoup de force. Elles doivent travailler en apnée. Elles doivent travailler la technique. Elles doivent travailler la gym. Elles doivent faire de la danse. Elles ont un très gros travail gymnique avant. Et quand on voit les 3 minutes passées dans l'eau… Nous, nous savons le travail que ça représente ! Et il ne faut pas voir ça comme quelque chose de facile. C'est un des sports les plus complets.