Publié le 14/10/19 par Geoffrey Desvaux

Synchronisation en début de saison

Le club Laurentin de piscine synchronisée connaît la musique, il faut se concorder sans perdre de temps

La gourde d’eau est à côté du bassin, les sportives ne souhaitent pas boire la tasse. L’effort physique de la natation synchronisée s’exécute en eaux agitées. Pour l’entraîneuse Marine Cagnol, c’est un sport qui demande le plus d’heures de répétition, les compétences doivent être concordantes : « Il faut être bon en gym, en natation, en rythmique, en endurance et en musculation ». Au fond, les plongeoirs se succèdent. La saison ne fait que commencer, c’est le déjà le moment de se jeter à l’eau : « Il faut compter neuf mois d’entraînement pour 3 minutes 30 de représentation. Nous devons alors optimiser chaque geste, chaque respiration ». Il faut garder les pieds sur terre, la mécanique doit être précise dans cette discipline où l’on ne touche jamais le sol. Dans ces 2 mètres 10 de profondeur, les nageuses se déplacent à 80 % du temps sous l’eau. Sans lunettes, elles ne perdent pas de vue leur synchronisation. En musique, le groupe sillonne leur parcours programmé en groupe serré.

 

La première compétition débute en novembre. En amont, les sportives ont passé le passeport de l’eau. Avant de prendre son envol, il faut valider son titre. L’épreuve est commune à la natation sportive, à la nage-palmée, au plongeon et au water-polo. Marine Cagnol remonte ses lunettes rouges, elle s’aperçoit que tous ces sports sont intégrés dans sa discipline : « Il faut passer les cinq épreuves, et au final, toutes ces compétences sont utiles en synchronisée ». Une deuxième entraîneuse suit le mouvement. Émilie Derezanin est au bord du bassin, elle surveille l’avenir des « têtards » : « La compétition est accessible dès l’âge de 5-6 ans ». En solo, duo ou en équipe, la natation synchro se joue au millième de seconde près, il ne faut pas perde de temps.

 

Ambre Boullot, une graine de championne

 

Cette saison, une graine de championne germe dans les eaux du club de Saint-Laurent-du-Var. Ambre Boullot prend son impulsion, son sillage est rectiligne. À 10 ans, Ambre a été détectée par le Directeur Technique National. Grâce à sa technique, elle participe aux entraînements inter-régionaux sous l’égide de Virginie Dedieu, 3 fois championne du monde. Il faut reprendre sa respiration, la pression est élevée. Mais la petite Ambre s’amuse, et se prépare au grand écart.

 

L’objectif de cette année est de viser les podiums nationaux. Les solos, les duos et les équipes travaillent leur grâce et leur prestance : « Les nageuses doivent être belles à regarder », conclut Marine Cagnol. La sono est branchée tout proche de la piscine, les musiques guident les nageuses. Les entraîneurs espèrent qu’il n’y aura pas de court-circuit le jour de la compétition. Les sportives s’entraînent également aux figures imposées tirées au sort en championnat. L’assiduité est demandée, les mouvements commencent à se synchroniser. Le seul problème technique dans cette synchronisation de début de saison, c’est le manque de garçons. Les hommes gardent la tête sous l’eau, le silence de leur engagement se répand dans la piscine. Pourtant, la fédération favorise les duos mixtes. Les garçons s’inscrivent au compte-gouttes. Messieurs, lancez-vous, et plongez dans cet univers artistique et sportif…