Le bleu, le blanc et le rouge. Trois couleurs qui mettent en pleine lumière les gymnastes. Cette année, le championnat de France a pris ses quartiers à Reims. Là, les turbans tourbillonnent au-dessus des têtes tout comme les rêves de chacune de décrocher une médaille. Au moment de s'élancer, Giliane Leterme, 16 ans, pensionnaire du Stade Laurentin Gym rythmique, a déjà participé à deux championnats de France. Si la pression est bien présente, Giliane préfère se sentir portée par les flots de sa passion : « Le championnat de France est toujours dans un coin de ma tête. C’est une super expérience ! Et comme je l’ai déjà vécue, je veux encore y retourner ». Et, ajoute-t-elle, la médaille n’est pas un objectif premier : « Le plus important reste de prendre du plaisir ».
Le fruit de la passion
La perfection attendue pour ce type de prestation est un art complexe. Une performance de haut-vol. Il faut être prêt sur tous les points : « L’année dernière, je n’étais pas en forme, je me suis donc abstenue une année, pour revenir plus forte la saison suivante ». Deux fois par semaine, avec 2h30 d’entraînement, le rythme est soutenu. Giliane s’accroche, envoie ces ustensiles en l’air, suivant dans les moindres détails son programme précis : « Il faut se recentrer sur soi-même, sur ce que l’on ressent, et faire abstraction sur ce qui nous entoure ».
Une minute trente pour confirmer des heures de travail
Le départ des compétitions commence au niveau départemental. Giliane s’élance, la gestuelle est maîtrisée. La jeune Laurentine termine en première position. Le passage est parfait, elle poursuit son chemin. Pour les interdépartementaux, elle termine deuxième au classement général de sa catégorie. Aucune fausse note n’est relevée, tout est réglé comme du papier à musique. Les mouvements sont fluides, les championnats régionaux s'annoncent. Giliane plonge alors dans la cour des grands en terminant 2e. Sa place pour les France est assurée.
Un championnat tricolore haut en couleur
Direction Reims ! Les championnats nationaux sont à portée de main. Giliane saisit sa chance : « J’étais stressée. Mais j’essayais de me concentrer au maximum ». Le brouhaha résonne dans l’immense gymnase de Reims, Giliane se retrouve dans sa bulle. Son justaucorps violet à strass sublime ses mouvements, elle se retrouve dans la lumière pour 1 minute 30. La musique qu’elle avait choisie en début de saison retentit : « Money, money, money, must be funny ». Le titre du groupe suédois Abba rassure Giliane : « La musique est très dynamique, le rythme est entraînant ». Pendant son passage, Giliane reproduit les gestes peaufinés durant des longues heures d’entraînement. La gymnaste a des étoiles dans les yeux, sa présence ici est déjà un rêve : « La performance est importante, mais cet enjeu n’est pas prépondérant. Je profite de cette expérience, car je ne sais pas si j’y retournerai ». Giliane n’a rien à perdre, mais tout à gagner. Le regard de ses parents, leurs encouragements. Giliane réalise un grand écart facile debout, les juges ne relèvent pas de faux pas. Ses massues virevoltent, la synchronisation élève la performance. Les rotations de ces engins sont réussies, Giliane ne tourne pas en rond. Au contraire, elle continue à suivre sa destinée. Le temps est écoulé, l’histoire arrive à son terme. Note finale : 11.089 ! Giliane trace sa route, et finit par gravir la troisième place du podium. En prenant de la hauteur, l’athlète survole son parcours : « C’est une super sensation. Je suis fière de moi, et d’avoir remporté ce titre. Le travail est accompli ».
A peine le temps de savourer cette performance que la lycéenne de Vence suit sa route sportive sur la même cadence. Les compétitions en équipe ont débuté en janvier. Le rêve continue.