Une mélodie résonne depuis le gymnase de Saint-Laurent-du-Var. Les résultats de l’année précédente surgissent alors en écho. Premier départemental, 3e régional et 28e national : le club Laurentin a réussi sa prestation. Les 145 licenciés sont prêts à maintenir ce palmarès. Sur les tapis : massues, ballons, cerceaux et rubans prennent vie dans les mains des gymnastes. Certains montent très hauts, comme la dernière performance de Marion Sezille. La jeune athlète décroche une médaille de bronze au championnat de France. Dans le reflet du trophée, l’entraîneur Frédérique Taulane entrevoit la nouvelle saison : « Il sera difficile de faire mieux…». Pour le moment, elle s’occupe de la préparation. Le timing doit être parfait, les musiques ont été choisies en avril. Il faut ensuite planifier les chorégraphies, trouver le bon engin, tout en combinant un enchaînement rapportant un maximum de points.

Frédérique Taulane est la chef d’orchestre : « Je module les passages selon la personnalité des gymnastes ». Les 27 athlètes inscrites en individuel exécutent leurs gammes. Lors de l’entraînement, un cerceau mal rattrapé roule sur le tapis noir, puis se plaque au sol. Les jeunes gymnastes n’ont pas le droit à l’erreur, la représentation ne dure qu’une minute et trente secondes. Passer de la première à la dernière place est possible en un claquement de doigt. Alors, ce n’est pas la peine d’aller plus vite que la musique, chaque mouvement se perfectionne grâce aux trois séances hebdomadaires. L’entraîneur souhaiterait également augmenter la préparation mentale à l’aide d’un coach afin d’éviter certaines contres performances. Les émotions doivent, elles aussi, être réglées comme du papier à musique.

Accorder les violons pour être de concerto

À partir du mois de février, il faudra changer de disque : les compétitions en équipe entrent en jeu. Laure Valdor, présidente du club, se réjouit des résultats de l’an passé : « Nous avons inscrit 10 équipes, et toutes se sont qualifiées au championnat de France ». Seul Orléans avait réussi cet exploit. Pour la saison 2020, le club de gymnastique rythmique souhaite reproduire ce résultat. Il a connu des changements, mais la cohésion reste primordiale. Frédérique Taulane glorifie cette discipline : « Les compétitions en équipes sont très formatrices, le vivre ensemble est au coeur de la performance ». Au-delà du sport, le facteur humain se pose en première position. Les gymnastes doivent s’entraider, se tirer vers le haut pour élever leur niveau. Chacune doit connaître sa partition et faire des efforts pour l’homogénéité. La présidente admet que ce sport est difficile : « C’est une association de danse artistique et d’épreuve de force ». Le ruban est coupé, l’inauguration de cette nouvelle saison est derrière elles. Le regard porté vers l’avant, les gymnastes enchaînent les figures tout en gardant un oeil sur leurs objectifs.