Attention, objets bondissants non identifiés ! Sur la piste de la salle de gym Layet, un contrôleur aérien n’y retrouverait pas ses petits. Des petites fusées virevoltent dans la diagonale du praticable. Juste derrière, sur la table de saut, d’autres gymnastes en herbe défient les lois de l’apesanteur. Ou jouent les funambules à 1,25 m de hauteur sur la poutre.
Au total, les 302 licenciées du Stade Laurentin Gymnastique s’exercent sur quatre agrès. Performer dans chaque discipline : une exigence qui forge les caractères autant que les silhouettes. Et qui crée une solidarité sans pareille au sein des équipes de gymnastes. Saint- Laurent-du-Var ne déroge pas à la règle. Ici, des amitiés « pour la vie » naissent dans la sueur et la discipline imposée par cette activité. « Les filles forment une véritable famille. Elles créent des liens très forts. Elles mangent et respirent gym, vivent pleinement leur passion », confie Marina Alcaraz, présidente du club, et maman d’une gymnaste.
La section existe le long du Var depuis 37 ans. Aujourd’hui, ce sont quatre entraineurs qui s’occupent chacun d’un groupe de gymnastes pour les accompagner dans leurs progrès. A la baby gym (de 18 mois à 5 ans), les bambins améliorent leur motricité dans des parcours dans les tunnels, sur des trampolines... pour aborder, petit à petit, les agrès. Ensuite, les fillettes intègrent l’école de gym. Et peuvent, selon leurs
envies et leurs performances, rejoindre les groupes de détection avec davantage d’heures d’entrainement hebdomadaire. « On travaille la coordination, l’équilibre, la souplesse et le développement physique des enfants », détaille Vanessa, une des coaches du club. « Et puis, avoir la tête en bas, être en appui uniquement sur les mains... tout cela favorise aussi la confiance en soi. Cela aide certaines filles à surmonter leur timidité. Avec le corps, on s’exprime autrement qu’avec la parole. Cela peut être un déclic », ajoute la coach.
Arrivées au collège, les plus chevronnées optent pour la section Gym de l’établissement Joseph Pagnol. Elles bénéficient d’horaires aménagés deux matins par semaine (de 8h à 10h) et sont libérées à 15h pour aller à l’entrainement. Une organisation qui porte ses fruits : « cette année, nous avons deux équipes (10 gymnastes) du groupe Elite qui ont participé aux championnats de France et trois gymnastes qui ont, aussi, concouru lors des championnats nationaux en Individuel », énumère Marina Alcaraz. Mais, par-delà les résultats, l’essentiel, c’est bien l’histoire que ces enfants écrivent entre-elles. Une filiation gym, un sentiment d’appartenance. « Ce n’est pas un sport individuel », résume une adepte... « Sur le bord des praticables, on s’encourage, on se complète. On est une équipe ».