Publié le 18/11/19 par Geoffrey Desvaux

Le Parkour, c'est tout "bond" !

Le parcours est semé d’embûches mais le plaisir n'en est que plus grand. Depuis deux ans, le club Kelotrampo s’accroche à cette nouvelle branche.

Le temps est pluvieux, les goûtes d’eau reflètent un potentiel danger. Il en découle alors que les structures urbaines sont impraticables. Pour éviter la glissade, le club Kelotrampo déploie une piste gonflable de 20 mètres de long dans le gymnase Pagnol. Le run est lancé, l’obstacle de la météo est franchi.

Depuis 14 ans, l'association laurentine de trampoline a su se propulser pour atteindre d'incroybales résultats (titres nationaux, un titre de champion d'Europe). Pascal Bailet, bénévole du club, ne s’ennuie pas : « Mes deux fils, Lorris et Kélian, s’occupent de la partie trampoline. Puis, la Fédération Internationale de Gymnastique s’est ouverte au Parkour. On a donc créé, depuis deux ans, une section spécifique ». La piste gonflable se remplit, les sportifs sont prêts à changer d’air pour 2 heures d’entraînement. Le coach, Oussama Zaki, exécute un saut dans le temps pour expliquer cette nouvelle discipline : « C’est inspiré du parcours militaire. L’objectif est d’aller d’un point A à un point B le plus efficacement possible ». Les enchaînements se répètent, et les scènes du film Yamakasi défilent dans les esprits. Les athlètes prennent de la hauteur, et le club gravit petit à petit les échelons. Dans leurs premiers pas, les sportifs prennent leur élan, « c’est la découverte ». Pascal Bailet constate que les licenciés en Parkour se fidélisent. Le lâcher prise est immense, même s’il faut rester sur ses appuis. Dès l’âge de 10 ans, les acrobates laurentins s’essaient au parcours du combattant, en apprenant rigoureusement les techniques de franchissement d’obstacles.

 

Passage obligatoire

L’art du déplacement se dessine sur la piste. Mais avant de se lancer, Oussama Zaki, issu d’une formation professionnelle de cirque, n'évite pas le passage par un bon échauffement : « Le gainage va devenir un rituel ! Après ces premiers exercices, on s’applique pour peaufiner les nouvelles figures ». Les consignes sont attentivement écoutées, et les rires retentissent en échos : « J’adore discuter avec mes élèves, on apprend tout en s’amusant. L’objectif principal est de s’entraider ». La détente est maîtrisée, le salto peut s’exécuter. Deux fois par semaine, le lundi et le jeudi, les entraîneurs Oussama Zaki et Maxime Lebelle forment leurs « traceurs » à maîtriser les bases de ce sport. Par la suite, chacun apportera son style. L’approche artistique apporte une touche de liberté. Les membres du club ont également fabriqué des structures constituées de barres afin de s'essayer à différentes situations : « Et tout est modulable selon les envies ! ». L’acrobate porte son regard sur le bout de piste, il s’élance. Concentré, il prend une impulsion pour entreprendre une rotation. Les règles du coach sont retenues. La souplesse n’est pas écartée, les sauts se multiplient. Les uns après les autres, les freestyleurs gymnastes affrontent les obstacles pour se frayer un passage.

La route de la compétition est encore en construction, certaines étapes sont incontournables. En attendant, les sportifs ne se retrouvent pas pied au mur. Il n'y a pas de saut dans l'inconnu. La maîtrise des techniques est en cours. Et c'est avec ce savoir-faire qu'ils tenteront d’atteindre des sommets.