Richard Wagner est né le 05 Février 1961 à Perpignan. Une région qu'il quitta peu de temps après avoir vu le jour pour venir s'installer à Nice, rue Aubert, dans le quartier des musiciens. Un quartier dans lequel, le jeune Richard a grandi à son rythme auprès de son père Richard et de sa mère Rose.
« Même si je suis attaché à mes racines, je me sens plus de la région » nous indiqua celui qui a porté les couleurs du Stade Laurentin Rugby dans les années 80 et qui, depuis 18 ans, a endossé le rôle d'éducateur dans ce club.
Sa « carrière » d'écolier fut comme son passage dans l'Armée des moments dont il ne gardera pas de « souvenirs impérissables » ! Et, il avoue bien volontiers qu'il n'était « pas très intéressé par l'école » et qu'il « avait quelques réticences vis à vis de l'autorité » indiquant par la suite que ses 12 mois d'Armée suivirent la même dynamique... Peu importe, cela ne l'a pas empêché de mener à bien une belle carrière professionnelle dans le transport et la logistique qui prendra fin prochainement. Et oui, l'heure de la retraite arrive à grand pas pour Richard !
Le rugby ce dernier l'a découvert au travers de la télévision... « Je regardais les V Nations à la télé et je pense que cela m'a donné envie d'en faire...» résume-t-il quand nous lui posons la question. Ses premières armes, il les fera en Cadet au Racing Rugby Club de Nice, l'actuel Stade Niçois, au poste de talonneur ou de pilier. Des postes qui lui permettaient « d'être plus actif et d'être au centre du jeu » même s'il avoue qu'il était « moyen ».
Éclaireur de France dans son enfance à la « Nice-4 Mermoz », ce dernier a gardé de son passage dans ce mouvement d'éducation populaire une passion pour le léopard, son totem, et des valeurs qu'il a retrouvées dans cette discipline sportive ! Ce qui lui a plu, c'est « le fait d'être tous ensembles et surtout de n'avoir aucune différence qu'elle soit physique ou sociale ».
Jeune adulte et avant d'être appelé, Richard fit un passage dans la Cité Phocéenne. Un séjour de deux ans qui lui permit d'acquérir de nombreuses compétences, sur lesquelles il s'appuiera dans sa future vie professionnelle, se découvrant par la même occasion une passion pour l'OM. Comme dit l'adage : « il faut de tout pour faire un monde...»
C'est au retour de son service qu'il intégra le Stade Laurentin Rugby. Une période de 3/4 ans dont il retient, en plus de ses souvenirs sportifs, des souvenirs de 3e mi-temps Route de la Baronne... « C'était quelque chose ! » nous indique-t-il avec l'oeil pétillant.
A ce premier passage à « St Lo » succéda un petit détour au Nice Université Club de 2/3 ans pour suivre Jean-Luc. Un ami qu'il suivra également pour son retour en terre laurentine qui s'achèvera en 1993 en raison de son âge et de son travail. Une année qu'il n'a pas oubliée marquant pour lui la fin de sa première vie rugbystique... « Je m'en rappelle car c'était l'année de la Coupe d'Europe ! ».
Quand nous abordons le sujet de son bilan en tant que sportif, sa réponse est simple, honnête : « Je n'ai jamais rien gagné, je jouais pour le plaisir ! ». Car pour lui, le véritable trésor qu'il a retiré de cette dizaine d'années est une aventure humaine accompagnée de souvenirs gravés de manière indélébile dans sa mémoire...
Pendant cette pause de plus d'une décennie, ce dernier en a profité pour fondé une famille ! 1997 marque pour lui le début de son aventure avec Catherine qui travaillait dans un supermarché qu'il livrait. Si nous lui demandons qu'est-ce qui l'a séduit en elle... C'est avec pudeur qu'il nous répond « son charme transalpin, peut-être ».
1998 représente également un autre étape marquante de sa vie ! En effet, en plus de leur installation à la « Porte de France », nos jeunes tourtereaux ont vu « la famille » s'agrandir avec l'arrivée de Dylan. Un fils dont le prénom vient d'une autre de ses passions : Bob Dylan.
Durant cette période son rapport à son sport de prédilection est distant gardant toutefois un contact ténu avec lui grâce aux VI Nations et grâce à une autre de ses passions, son club de coeur : l'USAP, l'Union Sportive Athlétique Perpignan.
Et c'est grâce à son fils, Dylan, que Richard a renoué avec le rugby ! C'était en 2004/05, son fils était alors âgé de 6/7 ans, et évidemment cela s'est fait à Saint Laurent ! « C'était mon club » souligne-t-il sans détour mettant en valeur que c'était pour lui une évidence...
Et c'est à cette période que l'éducateur qui sommeillait en lui commença à se révéler. Au début, il se contentait de suivre son fils à travers le grillage... Une présence qu'une personne du club n'avait pas manqué de remarquer. Ce dénicheur de talent, c'était Serge Sierra, l'ancien directeur de l'E.D.R.. Richard se souvient encore de la manière dont il l'a abordé : « Je te vois souvent là ! Je sais que tu as joué au rugby... Ça ne te dirait pas d'entraîner les gamins ? »
Un an plus tard, Richard était de retour sur le terrain en tant qu'éducateur ! Et « depuis, je n'ai jamais arrêté ! » nous livre celui qui partage depuis près de vingt ans le quotidien de cette association sportive familiale et à taille humaine...
Sa motivation, en plus de partager une passion avec un fils qu'il a suivi durant son parcours au sein de l'E.D.R. : « Rendre au rugby, ce qu'il m'a donné ! »
« Ce n'est pas seulement leur apprendre le sport, c'est également leur transmettre un état d'esprit ! » livre-t-il quand nous évoquons avec lui sa « vision de l'éducateur ». Un regard qu'il s'est forgé au fil de cette deuxième carrière rugbystique durant laquelle il a « fait toutes les tranches d'âges » en commençant par « les plus petits » ...
« On les aident à grandir » nous explique-t-il. Le respect est une valeur centrale de sa mission éducative. Un respect qu'il souhaite qu'ils s'appliquent également à eux-mêmes...
Si nous lui demandons s'il a observé un changement chez les jeunes qu'il encadre ? Ce dernier confirme, témoignant « qu'ils étaient plus investis et plus engagés à l'époque tandis qu'à l'heure actuelle, ils sont un peu plus consuméristes...».
Mais ce n'est pas cette évolution qui ébranlera celui pour qui les bagues et les tatouages font aussi partie de ses passions !
Ses plus beaux souvenirs ! Ils sont nombreux mais deux sortent du lot ! Il y a « cette belle expérience de vie » vécue lors d'un voyage et d'un tournoi sous la pluie à Citta del Castello, près de la frontière toscane, qu'il a partagé avec « une belle génération ». Mais, c'est sans commune mesure par rapport à la joie procurée quand il regardait jouer son fils... son « meilleur souvenir ! ».
Au rayon des déceptions, Richard est moins loquace soulignant qu'il est « toujours déçu quand un gamin s'arrête, ça fait quelque chose... »
Quand nous faisons avec lui un retour sur la Covid, nous sentons que cette période fut éprouvante... « Compliquée, c'est compliqué d'être dans l'inconnu ! » souffle-t-il précisant que « le rugby est un sport de contacts » un propos qu'il termine par « de contacts humains ».
Et quand nous lui demandons s'il compte un jour s'arrêter ? La réponse ne se fait pas attendre et est sans appel : « Non ! C'est mon club ! » marquant une pause avant d'annoncer sans grande conviction un « sauf déménagement »...
Ce qui est sûr, c'est que le Stade Laurentin Rugby regorge de belles âmes pour lesquelles ce sport est un idéal de vie... Et Richard Wagner en fait partie ! « Le Rugby m'a sauvé ! Il m'a permis de créer des liens et de calmer mon impétuosité... » sont les mots avec lesquels celui qui désormais se définit comme « calme, timide et un peu testard quand même », précisant que c'est son « côté catalan », acheva notre entretien...
Rencontrer Richard Wagner, c'est comme si nous avions fait la rencontre avec ce qui est de plus beau dans l'Ovalie !