Fort d’une centaine de licenciés, le Stade Laurentin Badminton s’affirme entre compétition, loisirs et projets. B comme « bad ». C’est ainsi que disent les initiés. L’abréviation a le mérite d’éviter les « babinton », « babington » ou « badmington » qui fleurissent. Si, il y a deux mille ans, un jeu comparable se pratiquait en Chine et au Japon, l’ancêtre officiel est plus sûrement le poona, spécialité indienne. C’est d’ailleurs en souvenir du bon temps passé aux colonies et des parties de poona qu’ils y disputaient, qu’en 1873, de retour en Angleterre, quelques nobliaux plantèrent des plumes dans un bouchon de champ’ et s’échangèrent le volant ainsi improvisé. Ça se passait à Badminton.
I comme intensité. Contrairement aux idées reçues, le badminton n’est pas un sport d’écoliers en manque de condition physique et encore moins une discipline de plage - le vent est d’ailleurs l’ennemi. Le badminton est le deuxième sport en termes de dépense énergétique après le hockey sur glace et devant le squash et le water-polo. Un match de badminton est, à titre de comparaison, environ cinq fois plus intense qu’une rencontre de tennis. Les déplacements sont incessants, le travail d’appui, de positionnement et de timing primordial.
Au cours d’un double, le jeu peut atteindre jusqu’à 15 échanges en vingt secondes, ce qui signifie que lors d’un match de quarante-cinq minutes, les deux joueurs peuvent totaliser 2 025 frappes, soit plus de 1 000 chacun. Nombre de coups sont des smashs, d’une violence inouïe. L comme licenciés. Au Stade Laurentin, ils sont 98, parmi lesquels 36 filles et 38 jeunes âgés de moins de 18 ans. Le succès de la discipline vient de son côté ludique et facile d’accès. Il faut deux séances pour s’amuser alors que le tennis exige des années d’apprentissage. Le jeu développe aussi l’adresse, la souplesse, la vitesse et mérite le qualificatif de sport complet.