A seulement 15 ans, la Laurentine Camille Burlet sait ce qu’elle veut. « Je veux conserver mon titre de championne de France chez les cadettes et intégrer le haut niveau », claque, sans coup férir, l’adolescente au caractère bien trempée. Arrivée au Stade Laurentin Lutte à l’âge de cinq ans, Camille a franchi toutes les étapes jusqu’à son titre de championne de France minimes dans la catégorie 58 kg acquis, en Ardèche, en 2019. « J’ai toujours fait de la lutte. J’adore ça. C’est mon défouloir. La lutte me permet de me canaliser en dehors, glisse cette jeune fille longiligne avec un large sourire en bandoulière. Et puis j’adore l’ambiance au club. C’est ma deuxième famille. J’ai grandi avec la plupart. On partage beaucoup de choses à l’intérieur mais aussi en dehors. C’est mon équilibre », indique celle qui aujourd’hui consacre 8 heures par semaine à la lutte sans pour autant délaisser ses études.
Elève au lycée Thierry Maulnier, elle entend faire une Première S pour embrasser des études de médecine. Et parallèlement est en passe de poser ses paluches sur les tapis internationaux. « En novembre, elle devrait être sélectionnée pour un stage à Berlin durant lequel, elle se mesurera au haut niveau », explique Roger Papotto, l’une des figures emblématiques du club.
" Elle fera parler d'elle "
Aujourd’hui personne ne fait de mystère. Elle est incontournable. « Si elle poursuit sur sa lancée, et qu’elle n’a pas de pépins physiques, elle fera parler d’elle. Elle est surprenante. Elle est toujours sortie du lot avec un physique atypique et des qualités intrinsèques. Nous nous en étions rendus compte rapidement au club. Elle a évidemment le potentiel pour le haut niveau, poursuit Roger. Bien dans sa tête, elle possède un caractère fort qui se révèle être le plus souvent un avantage mais qui peut parfois lui jouer quelques tours. Il faut aussi qu’elle se montre plus régulière dans son travail quotidien. » Et d'ailleurs, à l’entame de cette nouvelle campagne, ses entraîneurs ne se privent toutefois par de lui tirer sur la couenne chaque semaine. Même s'ils n'oublient pas que la jeune fille est encore en phase d’apprentissage !
Promise à un bel avenir, Camille Burlet affiche son envie d’aller plus loin, de dessiner les contours et de fignoler le trait. Sans se prendre la tête. Avec la mission pour ses coachs, parmi lesquels « Coco », Corentin Bailet d’émonder, de polir et de façonner. « Ce qui me plaît, c’est son mental de compétitrice. Elle n’a pas froid aux yeux et prend les choses comme elles viennent». « Sur un tapis que peut-il t’arriver ? », lance-telle en guise de conclusion. Rien, sinon une Camille Burlet qui vous tombe du ciel…