Au son de sa voix, il est simple de reconnaître un certain désarroi. Guillaume Rizo, entraîneur de la réserve senior féminine du Stade Laurentin Basket, évoluant en Pré-Régionale, avoue tout simplement son impuissance eu égard à la Covid-19 et au confinement qui en a résulté.
"Même si nous avons joué un match, le dernier week-end de septembre à Vence (défaite 76-69 ; ndlr) j'ai vraiment le sentiment que la saison n'a jamais commencé. Nous avons repris tardivement et avec la réorganisation du championnat par le Comité 06 et le lourd protocole à tenir en septembre, nous avons repris de façon partielle plus qu'autre chose."
Même si, en condition normale, sa semaine n'est pas aussi chargée que celle des divisions au-dessus, avec une unique séance en salle et une seconde en extérieur pour mettre l'accent sur le physique, l'entraîneur est aujourd'hui au regret de voir qu'au-delà du sport et du basket, il est dans l'incapacité de créer une vraie cohésion de groupe, lui qui a vu son escouade compter quelques nouvelles têtes, venant, notamment, de régions extérieures. "On essaie de rester du mieux possible en contact. J'ai envoyé aux filles un programme à suivre pour tenir un entretien physique, mais ce qui manque c'est le groupe. Même si on ne peut pas reprendre en salle tout de suite, on espère, au moins, avoir à nouveau le feu vert pour retrouver une activité normale sur les terrains extérieurs mis à disposition par la mairie. Même si ce n'était qu'une fois par semaine et encore, nous devions souvent partager ce créneau, c'était toujours ça de gagner et on optimisait chaque séance à fond. Là, on se sent désarmés. Retourner dehors permettrait de se changer les idées et d'avancer dans la construction du groupe. Renouer des liens. La vie actuelle est très compliquée. C'est décevant et je sens que même si la situation venait à se débloquer, nous serions chaque semaine en perpétuelle adaptation."
"Une situation floue"
Reste maintenant à connaître la durée et l'impact de ce confinement sur le sport en règle générale. Entre celles qui peuvent se lancer dans un projet de maternité, faute de compétition, celles qui, en raison de la crise, peuvent voir leur situation professionnelle évoluer ou encore les plus jeunes qui tâtonnent avec leur avenir scolaire... Les mois passent et les perspectives sont de plus en plus floues.
En dépit de ces impondérables, Guillaume Rizo se veut confiant pour son effectif. "Mon équipe est composée principalement de joueuses qui sont au club depuis plusieurs saisons, pour beaucoup depuis les catégories jeunes et d'autres qui, venant de régions extérieures, ont montré beaucoup de motivation à nous rejoindre. J'ai confiance en elles pour revenir encore plus fortes. Malgré tout, il est évident que sur du long terme, les clubs vont perdre beaucoup de licenciés, ce phénomène a déjà commencé cette saison." Premier exemple, alors qu'étaient mises en place sous l'égide du Comité 06 deux divisions seniors féminines la saison passée, il n'y a en a aujourd'hui plus qu'une, dont fait d'ailleurs partie l'équipe de Guillaume Rizo. Les deux niveaux ont été brassés, faute d'un nombre suffisant d'équipes engagées.