Publié le 31/01/20 par Eric Roux

Le Stade Laurentin taekwondo fête 20 ans d’existence

Entraîneur-fondateur, El Kellali Aziz, revient sur l'histoire d'un club qu'il a su faire évoluer au fil du temps

Que ressentez-vous à quelques heures de fêter les vingt ans d’un club dont vous avez été la cheville ouvrière ?

C’est vraiment quelque chose de particulier. Que de chemin parcouru ces vingt dernières années. Ça ne me rajeunit pas même d’autant que cela fait bien longtemps que je n’ai plus vingt ans (rires). Plus sérieusement, je suis véritablement ému et heureux. C’est une belle histoire. Une histoire parsemée d’embûches mais aussi de moments extraordinaires, une histoire ponctuée de belles rencontres…

Avec notamment maître Park Moon Soo qui sera présent à vos côtés ce week-end ?

Evidemment. Le fait qu’il soit présent pour nos vingt ans était indispensable. Il a toujours été à nos côtés, à mes côtés. Il représente le taekwondo. C’est une figure de notre discipline. Il a été mon maître. Il est incontournable. Il n’y a pas assez de mots pour le définir. Il a participé à l’avènement du taekwondo en France, il a montré la voie.

Une voie dont vous avez tracé les premiers contours en 1999 ?

Oui, j’étais auxiliaire PM. J’étais installé à Saint-Laurent-du-Var et c’est tout naturellement que j’ai demandé à ouvrir le club. Nous avons débuté dans une petite salle que nous partagions à l’école de la gare. Nous y sommes restés douze ans avant de migrer dans l’actuelle salle D. Des policiers venaient s’entraîner. Il y avait l’actuel responsable de la police municipale, Olivier Cases, ou encore Philippe Vallier… Nous nous entraînions même parfois dehors. C’était une autre époque. Au départ, quand nous avons démarré, j’avais 13 élèves. Aujourd’hui, nous sommes 185. C’est tout de même une belle satisfaction.

Ce dont vous êtes le plus fier ?

Nous avons, je crois réussi, à créer un esprit autour du club. Je suis ainsi heureux de voir des jeunes que j’ai connu à l’âge de trois ou quatre ans continuer avec nous, vingt ans après. Ca, c’est une réelle fierté. Nous avons aussi su nous réinventer. Quand nous avons débuté, j’avais à cœur de développer le volet compétition. Nous avons eu de très beaux résultats, des champions de France… Mais cela demande d’énormes sacrifices et des moyens financiers importants pour nous comme pour les familles. Depuis quelques années déjà, j’ai modifié l’objectif si bien qu’aujourd’hui, je privilégie la formation, la tradition. Je tiens surtout à inculquer des valeurs à nos jeunes, des valeurs de respect, de discipline, d’humilité.

Vous avez l’impression que notre société est en perte de vitesse ?

Parfois oui. J’ai le sentiment que les jeunes manquent de repères. Les parents sont parfois dépassés. En tout cas, il y a moins d’investissement de leur part. Ils sont moins disponibles. Souvent, ils mettent leurs enfants au taekwondo pour qu’ils soient « cadrés ». Pour ma part, j’essaye juste de contribuer à leur épanouissement en fixant des règles. Comme je dis souvent, « il est plus facile de former un combattant que de forger un homme ».

Vous avez aussi développé les cours pour adultes ?

Oui, mais plus pour se dépenser, se vider mentalement et physiquement après une journée de travail. Nous ne sommes plus tournés vers le combat. De nombreuses femmes viennent nous voir pour s’inscrire et cette année nous avons eu la grande surprise d’avoir beaucoup d’adolescentes.

Comment voyez-vous le club dans vingt ans ?

Bonne question. Je ne sais pas (rire). Ce n’est pas facile de trouver des gens pour s’investir. Le bénévolat devient une denrée rare de nos jours. J’espère que nous dénicherons la perle rare. En attendant, je demeure fidèle au poste. Vous savez, le Taekwondo Master Park, c’esty mon bébé. C’est pas deuxième famille.