Publié le 16/04/20 par Martial Hespel

Paco Kiledjian : « Aider l'équipe à franchir une étape »

Arrivé l'an dernier, l'ailier du Stade Laurentin Basket-ball est très motivé à l'idée de faire déjouer les pronostics

Avec dans son championnat, Monaco, Lyon, Menton et les réserves de Saint-Vallier, Antibes ou encore Saint-Chamond, le Stade Laurentin savait que la saison 2019-2020 serait loin d’être un long fleuve tranquille. Au final, son parcours s’est apparenté à un long chemin de croix. Avec à son actif une seule victoire durant le championnat, la relégation était déjà actée. Et il aura fallu un nouveau coup du sort lié à l’épidémie du  Covid-19 pour sauver des abîmes l’escouade d’Alan Semeria et obtenir son ticket pour un nouveau parcours en N3. Depuis déjà plusieurs semaines, les ballons sont remisés dans les placards et les esprits tournés vers l’avenir. Aujourd’hui, en plein confinement, nous avons choisi de faire un point d’étape avec Paco Kiledjian, l’une des recrues du dernier mercato. A bientôt 28 ans, l’ailier est très motivé et se projette déjà sur la saison à venir. Un championnat qu’il espère riche en succès, avec à la clé un maintien acquis sur le terrain (1).

 

Avant de parler du volet sportif, comment se passe votre confinement ?
Ça n'a rien d'évident. Au début, tu prends ça comme des vacances. Mais, rapidement, arrive l'ennui, la lassitude et surtout le manque… de basket. Je fais quelques séances de sport à mon domicile et j'ai la chance d'avoir à proximité des endroits où courir avec mon chien pour garder la forme. Mais rien ne vaut la balle orange. Il ne nous reste qu'à prendre soin de nous en espérant retrouver les terrains rapidement.

Vous êtes en contact avec vos équipiers ?
Nous avons créé un groupe de discussion où nous échangeons quotidiennement. On rigole beaucoup, ça nous aide à passer ce cap aussi, car cette équipe est avant tout une bande de potes ! On est super excité à l'idée de pouvoir reprendre les entraînements, qui plus est après une saison si compliquée. On aura fort à faire, on le sait. Et on veut se racheter pour nos supporters.

Votre arrivée à Saint-Laurent-du-Var, il y a un an, a coïncidé avec celle de Alan Sémeria, votre entraîneur en Pré-Nationale à Golfe-Juan…
En effet, nous avions vécu quatre saisons ensemble avec à chaque exercice un super groupe. Malheureusement on a fini sur une défaite d'un point contre Sanary qui nous a privés de la montée en Nationale 3. Alan m'a ensuite parlé du projet au SLB. Je l'ai naturellement suivi. J'ai entièrement confiance en lui. Et puis, je ne suis pas arrivé dans l'inconnu car je connaissais depuis de nombreuses années plusieurs joueurs du club. C’était pour moi, un  véritable point positif. Je ne me suis pas fié aux résultats des précédentes saisons. J'étais juste motivé par le projet d’Alan et les discours de mes futurs coéquipiers. A l’époque, l’objectif était d’arrêter les repêchages.

La saison s’est avérée complexe, avec au bout du compte une seule victoire et la relégation à la clé…

Oui, mais, il faut prendre en compte  niveau général de la poule, extrêmement relevé. Tous les week-ends, nous retrouvions des équipes avec dans leurs effectifs respectifs d’anciens pros, ou alors, plusieurs joueurs qui avaient fait leurs armes dans des divisions supérieures comme la N2 ou la N1. Sans compter les équipes de réserves pros... On a fait le pari de jouer en étant plus petit avec une philosophie de « Run and Gun ». ça aurait pu fonctionner mais on a été confrontés à des blessures et des personnes qui ont été contraints de modifier leur plan pour leur carrière professionnelle. Le groupe a était extrêmement affaibli... On a subi quelques lourdes défaites mais nous avons aussi réussi à accrocher des matchs face à de grosses écuries ce qui nous a permis de rester solidaires et concernés. En dépit de nos mauvais résultats, l'ambiance a toujours était très bonne. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de faire face à cette grosse désillusion.

Comment votre entraîneur réagissait après chaque défaite ? Il était toujours aussi combatif ?

C'est quelqu'un qui n'abandonne pas facilement. Il est passé par plusieurs stades. Il a su adapter son discours. Il s’est évertué à décortiquer ce qui ne fonctionnait tout en nous faisant travailler nos points faibles. Lors de nos entraînements, nous montrions des choses encourageantes… Et durant les matches, le contenu n’était pas si mauvais et cela nous a aidés à ne pas lâcher.

Et une fois de plus les « Dieux » du basket sont venus à votre rescousse ou plutôt la crise du Covid-19 et vous repartirez la saison prochaine en N3… Quels sont les motifs d’espoir pour le championnat à venir ?
L’équipe a progressé. Il y a eu du mieux entre la phase « aller » et les matches retours. Les pépins physiques de certains ont permis à Alan de responsabiliser les jeunes qui sont montés en puissance pour répondre présents. Aujourd’hui, le coach travaille pour trouver des éléments susceptibles d’aider l’équipe à franchir une nouvelle étape. On veut définitivement gommer cette saison et la ranger au rayon des mauvais souvenirs. Le projet est le même, faire une saison sérieuse qui nous permette d’obtenir notre maintien sur le terrain, bien avant les dernières journées. Nous connaissons la difficulté de la tâche mais c’est très motivant. Et puis j’aimerai que nous réussissions à faire taire nos détracteurs.


(1) En 2017-2018, le Stade Laurentin avait obtenu son maintien à la faveur de la refonte des poules en terminant 11e. En 2018-2019, l’équipe avait été repêchée grâce à ses 9 succès et sa 4e place. Et cette année, la saison a été arrêtée pour cause de Covid-19 par la FFBB et le club repartira donc en N3 en dépit de sa dernière place au classement.