Publié le 29/09/19 par Geoffrey Desvaux

Parés au combat

Impossible d’esquiver la venue du maître Paturel. Le club de Budokaï Laurentin accueille le multiple champion de France et champion d’Europe de boxe française le temps d’un stage. Les apprentis ou experts en arts martiaux s’entraînent dans différente

La porte du dojo en bambou dévoile un nouveau sanctuaire. Les tapis bleu et jaune se prolongent jusqu’aux quatre coins de la pièce ensoleillée. Sur ces derniers, la majorité des combattants portent un tee-shirt noir, tels des samouraïs. Aujourd’hui, le club de Budokaï invite tous les adeptes des arts martiaux à suivre un enseignement particulier. Figure emblématique de self-défense et de krav maga, Robert Paturel (lire son interview par ailleurs) leur transmet son savoir. Ex-policier et ancien négociateur du RAID, l’ancien champion de boxe savate française ne passe pas par quatre chemins. Ces exercices consistent à reproduire des situations de défense réelles en utilisant des neutralisations. Les stagiaires du jour viennent de toute la région. Le club Budokaï rassemble.

 

Les sportifs se réunissent au centre du dôme. Robert Paturel est encerclé, il leur explique une technique pour contrer un assaillant : « Viens au contact ». Le coup de coude frappe la parade de l’adversaire, la deuxième main doit l’attraper. Un dernier coup de genou achève la prise. Chaque binôme se conseille mutuellement. Le président du club, Edmond Rigau, arbore les couleurs du shindokaï ainsi que celle d’une association : « ce stage permet d’effectuer un don au Téléthon ». Le code d’honneur dans l’art du samouraï : « ne reste pas impartial dans tes engagements ». Robert Paturel se déplace entre les combats, donne des conseils. Lui aussi, ses activités professionnelles lui permettent de construire son association pour sauver les animaux. Le maître du jour appelle les sportifs à se retrouver de nouveau au centre pour un autre cas pratique.

 

Les stagiaires se défoulent en s’amusant. Les groupes prennent de l’ampleur. Des équipes de quatre sont nécessaires à cet exercice. Situation : deux personnes tentent de vous agresser, vous devez vous défendre en travaillant les déplacements. Il faut absolument garder ces dernières l’une derrière l’autre pour optimiser le contrôle de la défense. Elles se mettent en place, et le dernier du groupe joue le rôle d’une personne ivre. Son rôle est de déstabiliser la défense. Pendant l’apprentissage, les sourires se dessinent derrière les protège-dents. Le sol du dojo tremble sous leurs pas.

 

Un autre exercice se déroule en deux contre deux. Les athlètes expirent en donnant les coups afin de s’inspirer au mieux de leur mentor. Robert siffle la fin de l’exercice, tout le monde a le souffle saccadé. « Laissez-vous tomber où vous êtes », l’entraîneur Paturel leur demande de se mettre au sol. Silence dans le sanctuaire. En retirant leurs équipements, les scratchs des protège-tibias et des gants viennent rompre cette atmosphère calme. « Sentez le battement de votre coeur », les athlètes récupèrent. La majorité ferme les yeux. Puis, le regard rempli d’étoiles, les apprentis demandent une dédicace de leur star. Pause. Il est temps de souffler avant de reprendre l’intensité de la self-défense.