Drôle de scène dans la forêt des Pugets. Des sportifs qui exécutent des mouvements de judo contre des arbres bien enracinés et pas décidés à flancher ! Ou bien qui répètent le même mouvement face au vide… L’effet Covid-19 a-t-il tourné la tête des disciples de Jigoro Kano ?
« Evidemment, ça ne remplace pas le partenaire », explique le coach maison, Manu Armanitano. Mais les sports de combat sont encore interdits en raison du risque pandémique. « Alors, la préparation physique adaptée que nous proposons permet de se retrouver et de s’entretenir dans le respect des restrictions sanitaires ».
Ainsi, chaque éducateur du club encadre un groupe de 10 athlètes maximum. Les séances se déroulent le mardi soir pour les adultes et le mercredi matin pour les enfants. Les plus téméraires peuvent aussi s’essayer au parcours du combattant concocté par Jonathan Faure dans l’arrière-pays niçois.
Au programme des séances dans la forêt des Pugets : des courses en cote, des pompes sur les tables, des tractions sur les barrières… De l’endurance, du renforcement musculaire, du cardio.
« On met à profit l’environnement pour faire des exercices qui conviennent à notre pratique sportive », ajoute Manu.
Pour les enfants, les séances de 1 heure (contre 1h30 pour les adultes) s’articulent autour d’exercices de motricité (sauts dans les cerceaux, travail autour des plots…) dans le but de retrouver le placement du corps nécessaire aux mouvements de judo. Deux épreuves, inspirées de l’émission de TF1 Koh Lanta ont un gros succès auprès des judokas en herbe : les poteaux et le cochon pendu. « On travaille à la fois l’endurance et l’équilibre » précise encore le coach.
Au final, une belle émulation entoure ce projet de sport en plein air, chez les plus jeunes comme chez les adultes. L’ambiance, si particulière, créée au dojo s’exporte à merveille au pied des arbres.
Mais tous ont quand même hâte de pouvoir à nouveau tirer le kimono. Dans les règles de l’art. « On espère qu’avec la 3e phase du déconfinement, à partir du 11 juillet, on pourra reprendre dans le dojo, en respectant les règles sanitaires » anticipe Manu Armanitano. Pour faciliter cette reprise, la Fédération française de Judo a mis en place un label avec un cahier des charges à remplir pour pouvoir pratiquer dans des conditions sanitaires adaptées.
Et, au club, on se projette déjà : « Si nous sommes autorisés à rouvrir, nous proposerons cet été des cours et des stages gratuits pour tous nos adhérents ».
Pour cela, le pays doit avoir balayé ce fichu virus !