Le tatami jaune et bleu laisse place au changement de couleur des ceintures. Les candidats à cette promotion sportive traditionnelle défilent devant le maître, Park Moon Son, 8ème expert coréen de renommée internationale. Les lettres noires du Master Park s’inscrivent sur les kimonos blancs. Une fois par an, tous les Laurentins, membres du club de Taekwondo, se retrouvent pour apprendre du maître coréen. Les uns à la suite des autres, les élèves dévoilent leurs techniques : coup de pied retourné et coup de poing sévissent sous le regard de Park Moon Son et du professeur Aziz El Kellali. De 4 ans aux seniors, les démonstrations se succèdent. En lignes ou en rangées, les mouvements se répètent en espérant que l’exécution soit parfaite. Ce jour-là, quelque 130 personnes se pressaient pour montrer l'étendue de leur technique. « C’est un honneur pour les Laurentins », confie Aziz El Kellali, qui se réjouit de ce privilège dont bénéficie son club. La tradition est respectée, les valeurs transmises.
Un rituel du club depuis 20 ans !
Les enchaînements gestuels de techniques de combat s’opèrent. Les deux maîtresfont face aux élèves. Ils notent les prestations. Le dojo municipal des Pugets est un lieu adéquat pour ce rendez-vous trimestriel. Les parents peuvent assister à la représentation en prenant place dans les gradins. La forme circulaire du dojo permet à ces derniers d'apprécier ce rendez-vous traditionnel. Aziz El Kellali continue de se battre pour sauvegarder cette discipline telle quelle : « Depuis plus de 20 ans, nous recevons Park Moon Son, qui vient directement de Corée ». De la ceinture jaune à la rouge, le grand-maître estime si le passage d’un Dan à un autre est possible. L’humour de Park Moon Son apporte une certaine légèreté à cet événement important pour les licenciés. Les coups s’élèvent plus facilement. Même si les sportifs sont stressés par sa venue, ils parviennent à se surpasser. Afin de montrer leurs concentrations et leurs forces, les élèves frappent des Kyeupa (planche en bois). Après avoir poussé un cri de détermination, le poing sectionne la planche en deux. La journée était attendue depuis plusieurs jours, elle avait dû être reportée en raison des intempéries. Mais ce jour-là, la rencontre a été possible. Et chacun a pu s'élever, en grade comme en spiritualité.