Publié le 29/08/19 par Antoine

Vrombir de plaisir avec le Stade Laurentin Moto club

Le club a créé une école de trial, une discipline qui exige calme et adresse. Et compte deux champions dans ses rangs, Benoît Bincaz et Guillaume Pot

Un havre de paix. La forêt des Pugets attire ce matin-là de nombreux jeunes pour la manifestation « Sport en Famille ». Dans ce cadre magnifique, les motos électriques attendent paisiblement leurs pilotes pour une initiation grandeur-nature. « Deux fois par an, nous profitons de cette demi-journée pour faire découvrir le trial et casser certaines idées reçues », explique Christian Vaglio, le président du Stade Laurentin Moto Club. Quelques minutes plus tard, c’est l’émerveillement et le bonheur qui règnent. Les apprentis trialistes, munis de gants et de casques avancent avec fierté.
Sans vrombissement, à la grande surprise de leurs parents.
« C’est une première approche. On est évidemment bien loin du trial tel qu’il doit se pratiquer. Mais cela permet de casser certains préjugés qui font de la moto une discipline dangereuse et bruyante », souligne Christian Vaglio, « père » fondateur il y a quatre ans du Stade Laurentin Moto Club dont le terrain de pratique habituel, d’environ 6000 m2, se situe aux Iscles. Les profanes confondent souvent le trial avec le moto-cross et l’enduro. Or c’est tout le contraire. Le trial c’est la moto douce par excellence, une discipline qui exige avant tout calme et adresse. Les machines sont bien moins bruyantes que celles des crossmen et des enduristes. En trial on recherche plutôt la souplesse des motos que la puissance pure. « Nous avons créé une école de trial ou tous les mercredis après-midi et les samedis matin, les enfants âgés de quatre à douze ans peuvent s’adonner à la pratique sur des engins électriques sur un petit circuit. » Au départ, ils doivent faire un tour sans poser le pied par terre, ce qui n’est pas évident. Et lorsqu’ils réussissent, ils passent à une deuxième étape, où ils doivent monter sur un caillou. « C’est très progressif » assure Christian Vaglio qui œuvre avec Olivier Alzial, également diplômé fédéral. L’objectif étant à terme pour les plus mordus d’acheter une moto pour pouvoir prendre une licence à la Fédération française. Et peut-être d’ici quelques années, les enfants seront-ils capables d’effectuer des sauts de cabris et d’analyser vitesse, choix de l’élan et prise d’adhérence à chaque mouvement. « L’objectif n’est pas d’en faire des champions mais de leur inculquer des valeurs. Maintenant si cela doit arriver, on ne s’en prive pas », s’amuse un président dont les pépites ont pour nom Benoît Bincaz (21 ans), 5e mondial en indoor et vice-champion de France et Guillaume Pot (28 ans) qui, lui, excelle en vitesse.
« Le club compte aujourd’hui une quarantaine de licenciés, sachant que le plus gros du contingent fait du trial, mais nous avons aussi des licenciés qui font du cross, de la vitesse et de l’enduro », assure Christian Vaglio.
A 60 ans, les souvenirs du président continuent de s’amonceler, de cogner aux tempes : des années rugby à son titre de champion vétéran Provence glané en 2003. Il est vrai aussi que Christian Vaglio, Laurentin au sourire franc, n’a aujourd’hui plus qu’une ambition : transmettre sa passion à grands coups de manifestations et d’événements tout en multipliant les projets avec notamment la création d’une section tourisme.
Il s’y penche doucement, s’y arrête un bref instant, l’explique en sourdine, avec ses mots, sans rodomontade ni grande envolée. Tout ça sans brûler les étapes.