Coach, est-ce que vous pouvez vous présenter et présenter les trois équipes que vous entrainez ?
Je suis Djaed Mohamed ! Je joue pour le Volley Ball Stade Laurentin avec l'équipe première masculine, la N3. Et j'ai commencé à entraîner cette année.
J'entraîne actuellement un groupe de joueurs âgés de 15 ans pour le plus jeunes à 24 ans pour le plus vieux. C'est un groupe qui se compose de plusieurs catégories : les M18, les M21 et des seniors*. De ce fait, j'ai trois équipes engagées.
J'ai les M18 qui jouent dans le championnat M18 départemental en 6/6. J'ai également un groupe de M21 « Coupe de France » qui est sensiblement composé de M18 à très fort potentiel et d'autres joueurs dont deux qui jouent dans l'équipe « Une » avec moi et deux autres jouant dans l'équipe 2 c'est-à-dire la régionale masculine. Mon dernier groupe est les seniors « départemental » dans lequel jouent tous mes M21 et les seniors de niveau départemental.
Les trois équipes que vous entraînez ont gagné ce weekend ! Quelle analyse portez-vous sur cette « belle performance » ?
Tout d'abord, parlons des deux premières équipes qui ont joué d'affilée samedi à domicile. C'est un ensemble composé de deux groupes avec le premier composé de M18 dont la plupart ont un certain bagage en matière de volley et un second, lui, composé de M21 et de seniors dont c'est leur première expérience en club. En gros, cela fait une vingtaine de jeunes ayant des niveaux différents, des capacités physiques différentes et des potentiels différents qui s'entraînent ensemble et que je sépare de temps en temps pour préparer ces matchs-là. Ce sont deux équipes avec un très gros potentiel ayant une belle cohésion de groupe. Cela se matérialise par une belle entraide et une très bonne ambiance. Ce qui, je pense, a permis d'avoir ces résultats !
Pour les M21, c'est un peu différent, car nous rajoutons dans le groupe quatre joueurs jouant déjà dans des équipes seniors à plus haut niveau que ce soit en région ou en National 3 pour les meilleurs. Pour le coup, c'était un peu compliqué, car il fallait réussir à faire jouer des jeunes avec un fort potentiel et d'autres avec un certain potentiel acquis. C'est une autre « paire de manches » étant donné que je ne les entraîne pas régulièrement, mais la « sauce » a bien pris, comme on dit, et tout s'est bien passé !
Avez-vous établi des objectifs concernant le classement de vos équipes ?
Pour les M18, nous avons comme objectif d'aller chercher la première place. Nous avons des jeunes qui, pour la plupart, jouent ensemble depuis deux ans. Ce groupe a beaucoup progressé ces dernières années et arrive à maturité. Ils arrivent dans leurs dernières années dans cette catégorie, ils ont un certain niveau donc c'est normal que nous attendions une certaine performance. Le but de cette équipe est donc d'aller chercher la première place de son championnat.
Concernant les seniors « départemental » l'objectif de pré-saison n'était pas véritablement établi étant donné que nous avons un groupe fourni et relativement hétérogène. Mais au regard de leurs performances et de l'adversité, nous pensons être en mesure d'aller chercher quelque chose. La première place, peut-être pas, mais nous espérons aller chercher quelque chose…
Pour les M21, la Coupe de France est une compétition un peu particulière ! Malgré un manque de cohésion, nous avons un effectif composé de bons éléments qui nous permettrait de passer le 2e voir le 3e tour… C'est vraiment une compétition à part avec son côté aléatoire, tout va dépendre des équipes que nous allons croiser sur notre chemin ! Il y a vrai potentiel pour faire quelque chose…
Quel style de jeu voulez-vous développer au sein de vos équipes ?
Pour les M18, nous commençons à mettre en place des systèmes qui vont ressembler beaucoup plus à ce qu'ils vont commencer à pratiquer plus tard. L'intérêt est de venir chercher un style de jeu, des combinaisons, des connexions qui leur permettront de faire pouvoir intégrer en douceur les équipes seniors.
Avec l'équipe seniors « départemental », nous avons quand même des physiques un peu plus formés et nous recherchons plus à structurer le jeu. À l'heure actuelle, cela reste encore un peu brouillon pour la plupart, car ils ne connaissent pas forcément le système 6/6 de club. Pour eux, le but est de les former à un volley plus académique et de les faire rentrer dans les standards du volley en club… Avec peut-être en fin d'année, la mise en place d'un système un peu plus élaboré !
Pour les M21 « Coupe de France », nous avons plutôt un style de jeu qui va être porté vers l'attaque, très offensif. Nous avons deux éléments offensifs, deux jeunes dont un jouant avec la Nationale 3 et l'autre avec la Régionale 2, qui sont très grands et sur lesquels nous comptons beaucoup pour notre jeu. Nous avons également le passeur de l'équipe 1. Ce qui permet de véritablement bonifier les balles… En fond de jeu, nous sommes corrects pour être honnête. Notre point fort est véritablement l'attaque !
Vous avez à faire à des jeunes adultes, est-ce que cela vous demande de mettre en place une méthodologie et une pédagogie particulières en tant qu’entraineur ?
Oui ! De plus, j'ai 22 ans ! Disons que je suis dans leur tranche d'âge pour la plupart. Pour les M21, c'est compliqué d'avoir un comportement d'entraineur, car il m'arrive de jouer avec eux, de les voir à l'extérieur, ce sont des amis… Pour eux mon attitude se rapproche plus de celle d'un manager.
En revanche avec les deux autres groupes, j'ai une certaine autorité naturelle qui s'est instauré. Cela vient de la différence de niveau entre eux et moi, de mon ancienneté dans ce sport et je pense avoir un « leadership » naturel qui me permet de réussir à les entrainer, à les tenir.
Mine de rien, j'ai un très grand groupe avec beaucoup de jeunes garçons qui sont dans l'adolescence. Ma propre expérience m'aide également, je suis l'aîné d'une famille de cinq enfants. Ce qui me permet d'avoir une certaine autorité tout en gardant une certaine proximité. J'essaie, quand même, de me rappeler que je ne suis pas beaucoup plus vieux qu'eux. Il ne faut surtout pas que je me sente supérieur à eux !
Pour être honnête même si il y a une différence de niveau, en termes d'âge je n'ai pas assez de recul pour pouvoir me positionner comme certains entraîneurs. Au final, cela revient à mêler du management d'équipe à du coaching et pour l'instant cela fonctionne ! Il y également un respect mutuel qui s'est instauré au fil des entraînements et tout se passe très bien !