Geoffrey Ben Mergui, l'entraîneur de la Pré-Nationale Féminine du SLB, se livre avec beaucoup d'émotion sur la situation actuelle alors que son unique match joué en championnat remonte au 27 septembre. De son côté la FFBB a préconisé un retour à la salle pour le 20 janvier et le début de rencontres trois semaines plus tard.
Geoffrey, quel est ton sentiment sur cette nouvelle coupure qui dure plus longtemps que prévu ?
Sincèrement et en toute transparence, je m'attendais à cette décision de retrouver si tard le salle. Je n'avais pas du tout envisagé une reprise en décembre. Je fais partie des rares qui, vis à vis aussi de mon expérience personnelle, pensent que la santé passe avant tout. C'est primordial. Je respecte donc les directives du gouvernement et je pense vraiment qu'il n'est pas évident d'être à sa place aujourd'hui. Nous, nous ne sommes que des basketteurs amateurs. C'est secondaire.
Comment as-tu organisé ton quotidien à partir de début octobre au moment où les salles n'étaient plus accessibles ?
J'ai conservé deux séances en extérieur qui étaient à 90% consacrées à la piste pour entretenir un bon cardio et une bonne condition physique. Nous avions, certes, un terrain, extérieur, mais il fallait le partager avec toutes les autres catégories du club. De mon côté, mon maître-mot était de maintenir l'intensité nécessaire car à l'époque nous ne savions pas où nous allions. Je pensais que si nous devions reprendre très vite, tout allait se jouer, non pas sur les qualités intrinsèques de basket, mais bien sur le physique et la condition pour tenir sur la durée d'un match. On a donc oublié la tactique pendant quelques temps.
Comment vont tes joueuses sur le plan psychologique ?
Les filles comprennent ce qui arrive en ce moment. Elles ont parfaitement conscience de la situation et respectent les règles. Elles sont juste tristes de ne pas pouvoir pratiquer leur sport, leur passion. Mais leur état d'esprit est excellent.
Tu le ressens depuis le début du confinement ?
Oui. Depuis le premier jour, elles suivent un programme très précis de séances à réaliser mise en place par Nike Training. Elles doivent réaliser trois séances par semaine dont une que l'on fait ensemble par visioconférence. Mon assistante, Jessica Ramirez, tient à jour de façon très précise les statistiques des filles sur chaque séance et je peux vous dire qu'elles font tout à fond avec une rigueur et une motivation incroyables. On continue tout le mois de décembre. On le fera jusqu'au 20 janvier si d'ici là on retrouve la salle. On sait qu'on va devoir repartir de loin au niveau de la tactique et du basket, alors, pour gagner du temps, les filles doivent être prêtes à encaisser physiquement. Je pense, d'ailleurs, lorsqu'on retrouvera la salle, ajouter une séance de physique en plus de deux au gymnase.
Comment as-tu réagi au délai de trois semaines préconisé par la FFBB entre le retour en salle et celui de la compétition ?
Ce sera très compliqué. Très dur. On traverse une si longue coupure, encore plus longue que durant l'été. Et puis, nous sommes en plein hiver, c'est aussi très différent. Mais, c'est faisable. Tout est jouable. De toute façon, nous n'aurons pas d'autres choix que de nous adapter, on le fera tout en donnant le meilleur de nous même. Mais je ne suis pas inquiet. Je tiens vraiment à féliciter les filles pour leur état d'esprit. Je veux à mon tour tout donner pour ce groupe. Il est extraordinaire. Avoir leur comportement et leur motivation pendant ce confinement, c'est fort. On s'appelle tous les dix jours pour faire un point et elles sont de plus en plus motivées. Je ne les lâcherai jamais.
Impossible de définir un objectif précis à ce stade ?
On va essayer de reprendre et de finir la saison en beauté. Les filles le méritent. On verra en temps voulu si nous avons les résultats espérés mais on donnera le meilleur et pouvoir reprendre notre activité, notre loisir et notre passion sera déjà une première victoire.