Joueuse en Elite, Julia Hoff  traverse régulièrement le miroir du jeu pour revêtir le costume de coach. Un exercice de style complexe pour un apprentissage éclair du métier. A la fois joueuse et entraîneur de la réserve, promue cette année en Pré-Nationale, ce caractère bien trempé revient sur un exercice globalement réussi et évoque ses ambitions pour la saison à venir.

Vous avez disputé treize journées sur dix avant l’arrêt brutal de la compétition pour un bilan plutôt équilibré. Comment avez-vous vécue cette première saison sur le banc ?

Plutôt bien. J’ai eu la chance de disposer d’un groupe dense, ce  qui s’est finalement révélé être notre principal point fort. En effet, à chaque match, je pouvais faire tourner l’effectif et ainsi mettre en place des tactiques et des solutions différentes afin de faire déjouer des adversaires souvent meilleures que nous sur le papier. Nous avons ainsi surpris des équipes comme Nice, face à laquelle, nous avons réussi une rencontre parfaite, en affichant une belle solidarité et une énorme efficacité offensive. Nous avons aussi été l’auteur de contre-performances comme face à Cagnes-sur-Mer. Un match à oublier qui ne reflétait absolument pas le niveau de jeu produit à l’entraînement. Si bien qu’avant l’arrêt de la compétition pour cause de Covid-19, nous étions en position de clôturer l’exercice soit à la 3^e place soir en position de relégable.

L'arrêt brutal de la saison a-t-elle été frustrant ?
C'est peu dire... J’attendais notamment avec impatience les matchs retour contre Cagnes et Mougins. Nous n’avions pas montré ce que j’espérais à l'aller. Une meilleure connaissance du jeu de nos adversaires couplée au fait de les rencontrer dans notre gymnase aurait pu nous permettre de faire la différence. Nous aurions vraiment aimé disputer ces matchs à enjeux. Des matches qui auraient pu nous permettre de nous propulser sur le podium ou d’assurer notre maintien.

Est-ce qu’en tant que joueuse de l’équipe première, tu as pu calquer les systèmes de jeu de Pascal Drouot, ton entraîneur ?

Non. Les niveaux sont bien trop éloignés. De plus, je pense que la vision du jeu et les méthodes d’entraînement sont propres à chacun. Je n'ai toutefois pas hésité à demander des conseils à Pascal, notamment dans la préparation de certains exercices dans des secteurs de jeu que je connais moins comme le block, par exemple. Il m’a aussi donné des trucs pour mieux appréhender la gestion de groupe, ce qui n’est pas une mince affaire chez les filles. Il est un repère et a été un pilier important pour aborder cette première saison de coaching. Le fait de jouer en pro m'a beaucoup aidé dans la gestion d’équipe. Je peux comprendre, ressentir, peut-être plus facilement, les attentes, les besoins des joueuses.

Est-ce que tu as à cœur de renforcer ce groupe pour viser plus haut ?
Il est difficile aujourd’hui de se projeter concrètement sur un mercato. J’ai sondé le groupe actuel, et une très large majorité devrait poursuivre l’aventure. Elles sont très positives et ont envie de continuer à progresser, comme elles l’ont fait cette année grâce à un travail constant aux blocks ou encore sur attaques rapides. J’espère conserver cette dynamique tout en  dénichant des joueuses susceptibles d’apporter un peu plus de caractère.

En raison des circonstances, à une ou deux modifications près, la composition du championnat ne devrait que peu évoluer. Votre avis ?
Je pense que ce sera un avantage pour nous qui, je le rappelle, étions promues cette année. Nous avons pu tester le niveau, finalement sans conséquence et moi la première je me suis aperçue qu'il était très élevé. De plus, c'était un championnat particulier avant-même la crise sanitaire avec beaucoup de coupures entre les matchs et je ne reviens pas sur les journées reportées au début de l'hiver à cause des intempéries. Il était donc difficile de garder un rythme et le même état d’esprit guerrier. Il faut espérer que ce soit moins le cas la saison prochaine. Nous aurons pour objectif d’assurer dans un premier temps notre maintien avant de voir plus haut et d’envisager de nous hisser à une éventuelle 5^e place.