Elles ont brandi des pouces en signe de maintien. Les visages étaient radieux et chauds, les corps s’étaient rapprochés, blottis, comme pour recouvrir, envelopper, protéger un bonheur fort et fragile, un trésor, leur trésor, qui brillait, jaillissait maintenant de leurs regards. Les filles du Volley-Ball Stade Laurentin, leur président, leur coach, leurs hommes de coin étaient deuxièmes de leur poule de play-down. A la remorque, lors de la première partie de saison, d’une comète dont ils ne pouvaient pas encore toucher le fil. A trois points de Bordeaux Mérignac mais devant Rennes, Clamart, Saint-Chamond et Halluin. Saint-Laurent est là, debout et fière, entre deux mondes, au point de rencontre de deux rivières. Et à la voir rouler des billes de plaisir, rire et chanter, elle s’y sent bien dans ce Championnat d’Elite qu’elle retrouvera en octobre pour une quatrième saison consécutive. Elle est pleinement et finalement à sa place.
Le temps a fait son oeuvre
« Encore une fois, ce maintien, c’est une énorme fierté. On savait les joueuses capables d’aller le chercher, mais encore fallait-il que cela se traduise dans les faits », résumait Nicolas Faivre d’Arcier, radieux, sincèrement heureux de se retrouver là, bien assis, après avoir eu peur. Car, quand il a pris la relève de Pascal Drouot, après un début de saison extrêmement compliqué, c’est comme si le soir était tombé autour du VBSL. Avec ses claquements de volets, ses vents d’angoisse. Comme si la nuit, en son parc, avait ramassé, chassé un troupeau d’étoiles vagabondes, volé les lueurs, les étincelles. Le temps aura fait son œuvre. Le VBSL a sculpté sans bruit son morceau d’argile. Les jeunes ont pétri la pâte ensemble, façonné ce joli nuage d’avenir, annonciateur de beau temps. Le ciel s’est finalement recomposé d’une teinte plus douce.
Une fin en trombe
« Il a fallu convaincre de ne jamais accepter la défaite. Et tout donner sur le terrain afin de renouer avec certaines valeurs », glissait le coach. Le VBSL était en marche, avec ses qualités et ses défauts. Armée, bien ordonnée, les filles de Gérard Rémond ont finalement remporté 4 victoires sur six rencontres pour offrir à ses supporters une nouvelle saison en Elite. « C’est clair ! Le Championnat a été long durant les trois quarts de la saison régulière, on était loin du compte. Mais bon, on s’est redressé petit à petit et ça nous a permis d’aborder dans de meilleurs conditions ces play-down, sur le plan comptable, comme psychologique. Pour finalement finir en trombe cet exercice », consentait Nicolas Faivre d’Arcier qui est remplacé par la double championne du Racing Club de Cannes « Sasha » Fomina.