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Philippe Dominoni, éducateur depuis sept ans et désormais directeur de l’école de foot à 5 du Stade Laurentin Football, a décidé de trancher. « Deux séances, c’est le bon rythme. On travaille mieux, les enfants progressent plus vite », indique-t-il.

Au printemps dernier, ce Laurentin pure souche formalise un projet structuré et dresse une ligne directrice : quatre thèmes techniques (contrôle-passe, conduite-dribble, etc.), travaillés par cycles de quatre semaines et ceci deux fois dans l’année. Pour les éducateur c'est que du bonheur ! Les néophytes disposeront ainsi d'une formation sur le terrain qui leur permettra de rentrer dans la fonction et de comprendre ses enjeux. Pour les autres, cela leur permettra d'être déchargés d'un travail préparatoire qui s'avère souvent chronophage.
Et tous les deux mois, une évaluation est menée, équipe par équipe, pour mesurer les acquis et ajuster si besoin. Le référentiel ? « Je l’ai construit moi-même, à partir de mon expérience », précise-t-il.
Seuls les U5, encore très jeunes, restent sur une séance hebdomadaire. Pour les autres, la montée en charge est nette. Victime de son succès, l’école de foot à 5 dénombre déjà 140 jeunes footeux. « On a 140 enfants, 13 éducateurs. C’est beaucoup ! », constate Philippe.

Un chiffre conséquent qui ne permet plus d’accepter de nouvelles inscriptions, reconnaît celui qui a joué aux Iscles lors de la première année de sa mise à disposition : « On manque de bras » avoue-t-il.
Toutefois, le staff « refuse de refuser » et a décidé d’envoyer celles et ceux souhaitant jouer au foot intégrer soit le pôle perfectionnement du mardi, soit l’équipe loisir du mercredi.
Et ce n’est pas qu’un projet technique : c’est également un retour aux sources ! Le Stade Laurentin Football retrouve enfin les Iscles, le terrain historique du club. « C’est là que j’ai joué, c’est là que beaucoup ont commencé. Revenir ici, c’est symbolique. C’est important pour les enfants, pour les familles, pour le club », souligne ce Laurentin pure souche.

Côté familles, l’accueil est excellent. « Les parents attendaient ça depuis longtemps. Moi-même, quand j’étais éducateur en foot à 5, je bricolais une deuxième séance en m’arrangeant avec d’autres équipes », raconte celui qui a joué aux Iscles lors de la première année de sa mise à disposition. Aujourd’hui, le club rejoint les standards des grandes structures régionales. « Cannes, le Cavigal, l’OGC Nice… Ils ont tous deux ou trois séances. On est à notre place », affirme ce formateur investi.
Mais au-delà du nombre d’entraînements, c’est la méthodologie mise en place qui compte. Chaque séance suit une trame précise : 30 minutes de motricité, 30 minutes sur le thème technique, 10 minutes de jeu de cohésion, 20 minutes de match. « Pas question de faire 1h30 de match comme on le voit parfois. Les enfants n’apprennent rien comme ça. On construit, on répète, on fait progresser », insiste-t-il.

Et surtout, on protège. « À cet âge-là, ce sont des éponges. Ils assimilent tout, très vite. Mais ils sont aussi fragiles. Il faut les préserver », souligne ce Laurentin pure souche. Insistant sur le fait que les parents doivent rester à leur place, Philippe rappelle les règles : encourager, oui. Donner des consignes, non. « Un enfant qui rate un geste aujourd’hui peut le réussir dans trois semaines. Mais s’il se fait crier dessus, il peut se bloquer, se refermer, arrêter », alerte ce dernier.
Et derrière cette méthode, il y a un héritage qui lui est cher. « J’ai voulu amener la rigueur du judo au foot. Tout ce que j’ai appris au contact de José Allari, et notamment le code moral », revendique celui qui a porté les couleurs du Stade Laurentin Football dans les années 90. Respect, contrôle de soi, entraide, courage sont autant de valeurs qui alimentent chaque séance, chaque consigne, chaque regard porté sur les enfants.
L’objectif n’est pas la performance immédiate. « On veut construire des enfants, pas des machines à gagner. Qu’ils sortent du terrain avec le sourire, qu’ils aient gagné ou perdu », insiste-t-il. Et à terme, qu’ils soient prêts pour le passage au foot à 8. « Si on travaille bien, dans deux ou trois ans, on aura des équipes soudées, qui jouent avec plaisir. Et là, les résultats viendront », conclut-t-il.













