Publié le 18/12/22 par Antoine

LA GRANDE FAMILLE DU JUDO LAURENTIN SOUFFLE SES 70 BOUGIES

Une grande fête pour un double anniversaire. Samedi 17 décembre, plusieurs générations de judokas se sont retrouvés pour célébrer les 70 ans de la création du judo et les 60 ans de l’adhésion au Stade Laurentin.

Un feu d’artifice de couleurs et d’émotion. Sur la surface jaune et bleue du tatami laurentin, des ceintures multicolores s’entortillent pour célébrer l’anniversaire du club. Du blanc au noir en passant par toutes les couleurs de la discipline. Avec, au moment du salut, une belle enfilade de ceintures rouges et blanches, un grade (un Graal) accessible à partir du 6e dan. C’est dire l’immense qualité de l’école laurentine, qui a formé nombre de professeurs de judo partis enseigner leur art dans tout le département et même dans l’Hexagone. Autour de José Allari, le maître des lieux, on distinguait même une ceinture rouge (la plus élevée de la discipline), celle de Jacques Leberre, 9e dan et champion d’Europe 1963. Et un médaillé olympique initié au judo ici : Michel Nowak qui est monté sur le podium des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, à la 3e place. 

Autour de José ce jour-là, tous ses enfants du club qui lui rendent l’affection et la passion qu’il a sues leur transmettre. Un état d’esprit souligné par l’un d’eux, Jonathan Faure, lui aussi devenu passeur de savoirs. Autour de José, enfin, son frère César, le précurseur, Manu, le coach-champion, et Claire, qui tient la boutique depuis 35 ans, avec tendresse et humanité. 

L'histoire d'une famille élargie

Cette grande histoire du judo laurentin trouve sa source en 1952. Et se prolonge dix ans plus tard, avec l’affiliation du club à la famille « Stade Laurentin ». Un double anniversaire qu’il fallait célébrer à la hauteur de ce club hors normes qui a remporté tant de titres nationaux, tant de podiums internationaux et même une médaille olympique.

L’occasion pour José Allari, le patriarche emblématique, 8e dan de la discipline, d’ouvrir l’album de famille. Et de dérouler toute l’histoire de l’association, toute son histoire. « Une histoire de famille » a-t-il dit en préambule. Une famille élargie dans laquelle le nom Allari résonne à chaque page de l’album. 

« C’est M. Grandjean, qui était conservateur des eaux et forêts, qui a créé le club en 1952 », entame la mémoire vivante du club. Dans l’aventure, il embarque César Allari, le grand frère, le premier à faire briller Saint-Laurent dans la discipline. Le dojo des origines, c’est l’ancien lieu de stockage des fleurs d’oranger, en face de l’église Saint-Joseph. « Ils combattaient entourés de senteurs d’orange », rembobine, amusé, José, trop jeune (9 ans), à ces débuts pour être de la fête. Le club déménage sur la Nationale 7, puis rue Desjobert... César devient champion de Provence et l’équipe laurentine, renforcée par José (qui n’a que 13 ans et demi) décroche le titre de Champion Côte d’Azur senior, un titre remis en direct sur TMC ! 

Pour son service militaire, César file au Bataillon de Joinville, antre des sportifs de haut niveau et décroche une sélection en équipe de France. Quelques années plus tard, José se glisse dans ses pas et emprunte le même itinéraire de champion. Il s’entraine chaque jour, entouré de 5 Japonais qui l’accueilleront plus tard dans le pays centre du judo. José gagne le 1er tournoi préolympique et finit 5e aux championnats d’Europe 1968. 

L'histoire d'une famille de champions

Entretemps, le judo laurentin a changé de dimension, relancé par César. L’été, les jeunes pousses du judo s’exerce sur la plage du Paddock, au Cros-de-Cagnes, où les tatamis sont disposés sur les galets. Avec le vent en poupe, le judo laurentin s’exhibe. Et rafle titre sur titre. En individuel et par équipe. A trois reprises, le journal L’équipe distingue le club laurentin parmi les 180 000 associations sportives françaises. Il faut dire que plusieurs noms ont fait briller les couleurs du club (voir encadré) dont Eric Colleuil, vice-champion d’Europe Junior et médaillé au Tournoi de Paris ou encore Michel Nowak, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984. Il serait impossible de tous les citer mais voici quelques noms qui marquent l’histoire du club :

Les premiers : César Allari, José Allari, Charly Giuge, Charly Bonnet, Jean-Jacques Malausséna et Eric Colleuil. 

Les plus titrés : Michel Nowak, médaillé de bronze aux JO de 1984, plusieurs fois champion de France et d’Europe. Manuel Armitano, champion du monde universitaire, plusieurs fois champion de France ; Gilles Nahon, champion du monde militaire, plusieurs fois champion de France ; Gilles Musquin, vice-champion du monde universitaire, plusieurs fois champion de France ; Gilles Bonhomme, vice-champion d’Europe junior ; Emilie Lafont, 3e aux championnats du monde junior, vice-championne d’Europe, médaillée au Tournoi de Paris ; Jean-François Salvadori, vice-champion du monde Masters ; Bernard Cras, champion du monde Masters ; Jonathan Faure, 3e aux championnats d’Europe Masters ; Clémence Eme, 3e aux championnats du monde junior.

Au final, « on a eu 14 internationaux seniors » souligne José Allari. « Des judokas formés au club, pas des mecs qu’on achète ! » Et l’histoire se prolonge aujourd’hui avec Clémence Eme et Meghan Vo, deux pépites du judo féminin français. 

A ce club sans pareil, il fallait un toit à sa dimension. En 2011, le Stade Laurentin Judo pose ses tatamis dans le dojo flambant neuf de la route des Pugets. « Le plus beau dojo du monde », a même avancé le maître japonais Isao Okano, champion olympique 1964, lors de son passage à Saint-Laurent-du-Var. Une grande personnalité de la discipline qui, comme beaucoup d’autres, a fait l’honneur d’une visite au club, preuve, s’il en fallait, de l’importance du Stade Laurentin Judo dans l’histoire du judo français.

José Allari, portant la flamme olympique pour les JO de Grenoble 1968.

Des grands noms du judo en visite au club 

- Yasuhiro Yamashita, légende du judo, japonais resté invaincu plus de neuf ans (1977-1985).

Mais aussi les champions olympiques Teddy Riner, David Douillet, Lucie Décosse, Thierry Rey, Angelo Parisi, Marc Alexandre ;

- Le médaillé de bronze olympique et champion d’Europe, Jean-Paul Coche, 

- Larbi Benboudaoud, champion du monde et vice-champion olympique, puis entraineurs de champions...

- Marcel Pietri, vice-champion d’Europe, vainqueur du Tournoi de Paris et père de Loïc Pietri, champion du monde... Marcel Pietri était présent samedi pour fêter les 70 ans du club.