Le club de la Mini-Boule Laurentine ne pointe pas un grand nombre de jeunes adhérents à son compteur. Jean-Louis Fath et Pierre Bouisse, le secrétaire du club et son adjoint, ne tirent pourtant pas un trait sur le futur de l’association. L’année précédente, les juniors ont réalisé de très bons résultats. Romain Guerbert, Nicolas Vacca et Matéo Fernandez parviennent à s’imposer dans plusieurs compétitions. Ils remportent l’international d’Annecy et les nationaux de Millau, Valence, Ajaccio, Martigues ou encore de Clermont Ferrant. Les parties s’enchaînent, les 13 points s’accumulent. Mais un élément extérieur bouleverse le bon déroulement, comme une feuille morte se posant sur le terrain en pleine partie. Jean-Louis Fath hausse les sourcils : « le maillot du club ne compte plus ». Certains jeunes ont décidé de tenter leurs chances ailleurs afin de monnayer leur talent.
Pierre Bouisse pointe du doigt la différence entre aujourd’hui et il y a plusieurs années : « L’école de pétanque réunissait 72 joueurs il y a 20 ans, aujourd’hui on a quatre minots ». Comme si la boule avait touché le bord du terrain, les jeunes sont hors-jeu. Pierre était instituteur, il a toujours voulu partager aux enfants sa passion. Il y a 30 ans, Pierre Bouisse préparait des tournois sur la place de la ville. Environ 500 enfants venaient découvrir ce sport. Les jeux étaient ludiques et variés. L’instituteur a confectionné un livre pédagogique. Il expliquait différents exercices afin de maîtriser le lancer. Par exemple, les enfants visent des pneus, ou alors, font rouler la boule sur une poutre. Malgré cette belle initiative, comme s’ils jouaient en doublette, Jean-Louis reprend la main : « on n’arrive plus à fidéliser ».
La pétanque n’a pas été retenue pour les Jeux olympiques de 2024 en France. Sa rentrée aurait pu apporter de la visibilité au sport. La télévision transmet parfois des ondes positives. Hélas…
De toute manière, les anciens concluent que la clé pour attirer les jeunes est de s’impliquer. Pour le moment, le bénévolat plombe l’avenir du club. Les anciens ne s’investissent plus comme avant, ils battent en retraite. Chercher de jeunes joueurs n’est plus une priorité. Mais dans les yeux de Pierre, l’objectif d’attirer de nouveaux jeunes reste en vue. Cette année, le club de la Mini-Boule Laurentine souhaite se maintenir en national et en régional. Jean-Louis et Pierre sont confiants. Les juniors ne sont pas sur la feuille de match, mais personne ne tourne définitivement la page.
Encore moins à la Mini Boule, où on veut faire (re)pousser des amoureux en herbe de la pétanque !