Sacrée performance ! Clémence Eme, formée au Stade Laurentin Judo avant de rejoindre l'INSEP et le club de Champigny, a répondu présent lors des championnats nationaux. A 24 ans, elle se replace dans la hiérarchie très disputée de sa catégorie, les -70 kg. Toute heureuse de lancer sa saison de la plus belle des manières, elle se confie sur la compétition, son lien avec Saint-Laurent-du-Var et l'avenir. Interview.
- - Clémence, comment on se sent avec la médaille d'or autour du cou ?
- - Cela fait du bien, c'est agréable. J'ai un réel sentiment de soulagement. Je me dis que ce résultat va me permettre de rester sur une dynamique internationale. D'être convoquée par la Fédération alors que je suis dans une catégorie très relevée avec Marie-Eve Gahié et Margaux Pinot. Ce résultat dévoile mon véritable niveau. C'est une première étape, qui me fait passer un cap, qui débloque plein de choses pour la suite.
- - Comment s'est passée cette compétition ?
- - J'ai vu le tirage la veille. Les filles les plus fortes de la catégorie étaient sur mon tableau. Mais j'étais confiante, je connais mon niveau. Le plus important était de rester lucide, patiente. Mon entraineur et mon préparateur mental étaient à mes côtés pour rester dans la compétition, garder confiance, des paramètres mentaux qui jusque-là ont fait que j'avais du mal à passer un cap.
- - Justement, quelle a été ta préparation ?
- - Je me suis entourée de personnes qui m'aiment et veulent me faire progresser. L'entraineur, le préparateur mental, mais aussi un kiné et un diététicien. Une équipe qui a confiance en moi. Grâce à eux, j'ai une stabilité pour aller faire des résultats. Je suis arrivée dans cette compétition avec une optique offensive. C'est mon judo, celui que j'ai appris à Saint-Laurent. José et Manu m'ont toujours dit que la meilleure défense, c'est l'attaque !
- - La finale ?
- - En finale, je rencontre une fille que je connais pour l'avoir beaucoup croisée dans les catégories de jeunes. J'avais l'ascendant sur le match mais il fallait être patiente. Je gagne par waza ari après 10 secondes dans le golden score. J'en pleure de joie parce que le début d'année, dans les compétitions internationales, c'était pas génial. Là, je franchis une marche.
- - Cela ouvre des perspectives pour la suite ?
- - Le champion de France participe automatiquement au Tournoi (Grand Slam) de Paris. Mais avant cela, j'étais déjà sollicitée par la Fédé pour les championnats d'Europe par équipe mixte en Russie samedi prochain. Et puis avec mon club de Champigny, on va participer à la Golden league, la Coupe d'Europe des clubs le 11 décembre prochain à Paris.
- - En équipe aussi, tu as brillé avec ton club à Perpignan…
- - Les compét' en équipe, ça transcende. C'est l'endroit où j'arrive à donner le maximum. J'adore, c'est un sentiment différent. En plus, avec le départ d'Amandine Buchard au PSG, mon club m'a confié la casquette de capitaine. Il faut savoir mobiliser les troupes. En 8es, on bat le PSG avant de perdre en demi et de décrocher la médaille de bronze. Les filles du club m'ont dit qu'elles avaient kiffé.
- - Dans l'équipe, il y a une autre Laurentine, qui a rejoint le club de Champigny, Meghan Vo.
- - Oui, quand je suis partie de Saint-Laurent pour l'INSEP, on a mis un an, avec Manu, à trouver un club. Champigny, avec Clarisse Agbegnenou, Amandine Buchard et, à l'époque, Emilie Saint-Andéol, c'était élogieux. On voulait offrir la même chance à Meghan, avoir les meilleures conditions possibles… J'en ai parlé au club et elle est avec nous. Elle a une belle saison en junior devant elle.
- - Au Stade Laurentin Judo, on a accueilli comment ton titre national ?
- J'ai appelé Manu le soir même, il était super content et m'a dit : c'est ton vrai niveau. Jonathan m'a dit pareil. Ma mère a vu José qui était ravi. Franchement, dès que je performe, je les appelle parce que c'est ma famille. C'est important qu'ils soient au courant de ce que je fais parce que c'est grâce à eux !