Publié le 03/06/21 par Eric Roux

Stéphane Nomis : " Le judo va se relever, c'est une certitude "

Frappé de plein fouet depuis le début de la crise sanitaire, le judo français vit des heures sombres. Mais le président de la Fédération est persuadé que son sport saura s’en remettre.

Elu en novembre dernier, après avoir été préféré à Jean-Luc Rougé en poste depuis 2005, l’ex-judoka, Stéphane Nomis évoque la période difficile que traverse son sport. Mais aussi les deux prochaines olympiades, à Tokyo cet été et à Paris en 2024.

Vous avez été élu président de la Fédération dans un climat délétère, entre révélations de cas de violences sexuelles dans votre sport et une pratique quasiment à l’arrêt suite à la crise sanitaire. Comment avez-vous abordé votre mandat ?

C’est très difficile de commencer un mandat dans ces conditions, mais c’est un challenge comme j’aime en relever. Je suis arrivé à un poste où j’ai dû apprendre, tout en gérant des situations difficiles, des situations de crise. Nous avons déjà perdu plus de 35 % de nos licenciés, nous qui en comptions 570 000 avant, et 300 de nos 5 500 clubs ont fermé. Contrairement à d’autres sports, les arts martiaux et le judo ne peuvent pas se pratiquer sans contact. Les dojos sont restés fermés donc nous avons assisté impuissants à cette fuite de licenciés. Maintenant, il va falloir travailler à la reconstruction du judo français pour remonter, je l’espère, à 500 000 licenciés.

Quel message avez-vous à transmettre aux clubs ?

Je leur demande de s’accrocher. Ensemble, avec une bonne stratégie de reprise et en défendant toujours notre pratique qui a des valeurs éducatives incroyables, nous arriverons à redresser la barre. Le judo va se relever, c’est une certitude. Du côté de la Fédération, nous les soutenons et essayons de nous rendre le plus possible dans les différents territoires.

Les Jeux olympiques de Tokyo ont lieu cet été. Votre discipline, à l’origine japonaise, devrait y être particulièrement mise en avant…

Disputer des Jeux au Japon pour un judoka est quelque chose d’énorme. Nos athlètes ont faim et vont se présenter déterminés. Imaginez ce que serait pour un judoka de triompher à Tokyo. C’est le Graal ! Nous y allons pour gagner un maximum de médailles, l’objectif minimum est cinq, dont trois en or. Nous serons évidemment outsiders par rapport au pays hôte mais nous ne nous priverons pas si nous pouvons créer la surprise en faisant mieux que les Japonais. Il faut être ambitieux.

Et les Jeux 2024, en France, vous y pensez déjà ? Permettront-ils au judo de refaire le plein de licenciés ?

Forcément, nous y pensons, mais pour le moment, il faut se concentrer sur ceux de cet été. Dès le lendemain des Jeux à Tokyo, nous serons à fond sur 2024. Il va y avoir une dynamique si importante. J’ai un objectif de croissance de 20 % par rapport au nombre de licenciés que nous aurons à la prochaine rentrée. Pour cela, je continuerai à me déplacer dans les territoires et parfois même en étant accompagné d’athlètes qui je l’espère auront glané des médailles à Tokyo et feront une belle pub au judo français.